Les philosophies japonaises pour être heureux - Genki et autres

Les 10 règles d’or des japonais. Par leur philosophie et leur manière de voir la vie, les japonais ont conceptualisé plusieurs principes de développement personnel. Vous pouvez également découvrir ici une autre de leur philosophie qui leur est propre, celle du wabi-sabi. Ici quelques-uns d’entre eux qui peuvent faire écho en nous et que nous apporter des clés de compréhension et de développement.

Genki ou encore rester en forme tout en préservant son énergie.

Gen signifie « la source », l’origine et le ki est « l’énergie vitale » il est celui qui relie l’esprit au corps. Genki signifie l’énergie vitale. Pour préserver cette énergie vitale il convient alors de privilégier la constance plutôt que la vitesse.

Il peut nous arriver dans les différents domaines de notre vie de gaspiller notre énergie sans forcément nous en rendre compte. Notre ki est alors dispersé. Le tout est de ne pas éparpiller notre vitalité, notre ki pour ne pas connaître de trop grandes successions de hauts et de bas susceptibles de nous décourager. Pour cela on peut avoir en tête trois règles à respecter :

  • Savoir donner du sens à ce que l’on entreprend. Répondre dès le départ aux questions de savoir pourquoi on le fait plutôt que de savoir comment on le fait. Cette question a pour but d’éviter d’entreprendre quelque chose qui n’a finalement pas de sens pour nous. Quoi de plus décourageant de s’investir dans quelque chose qui finalement n’avait pas de sens.
  • Ne pas considérer le stress comme un ennemi. Le considérer comme un stimulant un moteur plutôt qu’un frein.
  • Ne pas être trop dur avec soi-même. L’autocritique, si elle est répétée conduit à un épuisement physique, une fatigue émotionnelle. Il faut savoir s’en défaire.

Arigatou, apprendre à être reconnaissant

Remettre le « merci » au centre de nos interactions sociales. En Asie, dire merci n’a rien d’un marqueur d’infériorité mais permet au contraire de préserver une harmonie au sein de la société et en soi-même. Au Japon en particulier, il existe deux mots pour exprimer cette reconnaissance, dire merci.

  • Kensha, les idéogrammes utilisés sont un mélange de « merci » et de « ressentir ». Il s’agit d’éprouver une réelle reconnaissance quand on dit merci pour ressentir les bénéfices de cette action.
  • Arigatou signifie difficile à obtenir, ce qui conduit à ne pas considérer tout comme acquis. Ça rappelle la fragilité et la rareté de notre existence ce qui conduit à l’expression de notre reconnaissance face à toutes les petites joies du quotidien.

 

Arigatou philosohie japonaise

Jiyu, comprendre ce qu’est la vraie liberté

Jiyu s’écrit avec deux caractères qui signifient « soi-même » et « essence ». Cette vraie liberté est celle que l’on atteint lorsque l’on s’affranchit de nos propres désirs. L’exemple est celui de l’achat récompense, l’achat compulsif, celui que l’on réalise pour combler un vide, nier une émotion plutôt que de l’accueillir. Lorsque l’on réalise un achat pour avoir le sentiment d’exister alors l’engrenage du mal-être est amorcé.

Pour les japonaise la notion de liberté est profondément liée à un état d’esprit. C’est avoir la force de s’accomplir soi-même libéré de ses passions et de ses émotions. La méditation fait partie des pratiques permettant d’améliorer cette libération.

Mitate, choisir un symbole pour laisser son esprit voyager

Bien que notre attention se concentre sur les évènements extérieurs, c’est bien notre état d’esprit qui détermine au quotidien la qualité de notre existence. Il est donc important d’apprivoiser le cheminement de nos pensées quel que soit l’environnement qui nous entoure. Qu’il soit positif ou négatif et dans tous les domaines : au travail, en famille...

Le mot japonais mitate signifie « voir » et « construire ». Il s'agit d'une méthode utilisée par les moines zen consistant à choisir un bel objet et créer une visualisation poétique avec leur esprit. Les jardins japonais servaient de totem pour recréer l’océan lors de séances de méditation.

Shiken, toujours donner le meilleur de soi

Shiken est traductible par « vrai sabre » et signifie « faire quelque chose sérieusement ». Cela fait référence à la pratique des entrainements d’arts martiaux les élèves utilisaient de vrais sabres, pour qu'ils donnent le meilleur d’eux-mêmes.

Shiken nous incite donc à ne pas survoler ce que l’on entreprend, mais à le réaliser comme si nous ne pouvions pas bénéficier d’une autre tentative. C’est dans cette capacité à donner le meilleur dans le moment présent que dépend le succès de nos relations avec autrui. Encore une fois, cela fait référence à préférer la constance à la rapidité. Il s'agit de tenter comme si c’était notre dernière chance tout en se détachant du résultat. Il s’agit de se fondre entièrement dans l’action sans espérer obtenir quelque chose en retour. Il ne faut pas s’attacher à l’idée d’un résultat selon cette philosophie car dans ce cas nous ne réalisons pas l’action pour elle-même et on risque de passer à côté et surtout, en cas d’échec et de non obtention de ce qui était espéré alors on risque de se décourager.

Gambaru, apprendre à ne pas se disperser

Gambaru adressé à une personne signifie « bon courage ». À la première personne, le terme signifie l’intention de donner le meilleur de soi-même. Il existe deux comportements récurrents qui conduisent à entraver notre développement personnel :

  • Essayer trop de nouvelles choses, juste pour fuir le quotidien : consommer nos passions nous permet-il vraiment de remplir nos existences ? Ce qui est le plus bénéfique est de se focaliser sur quelques centres d'intérêts avec patience et persévérance.
  • Ne pas changer de méthode sans l’avoir pleinement testée : sans aller jusqu’à l’obstination, il apparait qu’aujourd’hui nous méprisons tout ce qui prend du temps. Il faut donc laisser une chance à chaque méthode testée avant d’en changer.

Kawakiri, continuer malgré les doutes

Le terme kawakiri signifie littéralement « couper la peau » et se traduit par « commencement ». Il désigne un cheminement salvateur dont les débuts sont difficiles.

Nous avons tous de bonnes excuses pour ne pas nous lancer dans une nouvelle aventure qui nous fait envie : le manque d’argent, de soutien, de visibilité, de temps, de préparation…

Se lancer dans un projet peut parfois nous faire peur, mais il faut se rappeler que :

  • La douleur résulte de résistances psychologiques
  • La douleur due au changement est éphémère
  • Il faut apprendre à apprécier chaque étape vers notre objectif sans vouloir aller trop vite
  • Certains sacrifices peuvent être un moyen d’accomplissement.

Kawakiri aller au bout des choses malgré les doutes, gibli

Muda, aller à l’essentiel

Le terme muda désigne « l’inutile » mais aussi ce qui est contreproductif. Ce n’est pas le manque de chance, mais la répétition d’actions inutiles qui nous empêche de nous accomplir pleinement. Pour réussir à atteindre nos objectifs et nous réaliser, il faut prendre du recul afin d'examiner si ce que nous faisons est utile et nous aide à accomplir notre objectif ou tout simplement inutile.

Il y a différentes techniques pour optimiser son temps et son énergie :

  • Limiter les gestes inutiles pour reposer le mental : nous passons beaucoup de temps à chercher, déplacer des objets à la maison, dans notre sac, au bureau… La technique pour éliminer ces muda est de déterminer une place pour chaque chose et un rituel de rangement après leur utilisation.
  • Fixer des objectifs intermédiaires pour vérifier l’efficacité des méthodes employées.
  • Maîtriser les pensées inutiles qui amenuisent l’énergie : sans arrêter le flot constant de pensées qui traverse notre esprit, il s’agit de laisser venir les pensées sans poser de jugement dessus en pratiquant la méditation. Quand un jugement de valeur négatif est attribué à une pensée, celle-ci a tendance à se manifester de nouveau.
  • Comprendre l’alternance des rythmes pleins et creux du corps humain.
  • Ne pas perdre du temps avec ce qui n’en vaut pas la peine.

Baka, affirmer ses jugements

« Baka » signifie littéralement « idiot ». Si l’on veut prétendre montrer l’exemple aux autres encore faut-il savoir se contrôler soi-même. Il s'agit de :

  • Ne pas être influencé par n’importe qui
  • Mais ne pas accorder d’importance seulement aux avis des autres

Pour y arriver il faut :

  • Reconnaitre que nous sommes influençables, que notre propre libre-arbitre a des limites
  • Apprendre à choisir ses influences, évoluer dans un environnement favorable et qui nous plait
  • Ne pas être baka de ses émotions : la colère ou la joie excessive nous font parfois prendre des décisions que nous n’aurions jamais prises en temps normal 

Bakha affirmer ses jugements pour être plus heureux

Omotenashi, la sincérité avant tout

Omotenashi peut signifier « apporter », « jusqu’au bout » ou « sans arrière-pensées». Omotenashi peut être défini comme un sens profond de l’hospitalité, d’une manière de se comporter avec l'autre généreuse et désintéressée.

Pour se faire il s'agit par exemple :

  • De ne pas placer le respect des codes avant le bien-être de son invité
  • D'apporter ce qui est nécessaire : il faut se méfier de notre ego qui cherche toujours à impressionner son entourage. Les attentions doivent être portées à l’autre et non à notre propre personne.

 

Source: Genki, les dix règles d’or des Japonais, Persévérer en donnant du sens à sa vie de Nicolas Chavat aux éditions Jouvence.