Le haiku: bien plus qu’une simple poésie japonaise

Le haïku ou haiku ou haiki, nom masculin – qui se prononce : haiku \aj.ku\. Désigne un poème court qui est né au Japon au XVIIème siècle.

À son origine c’est une forme poétique calligraphiée très codifiée. Le haïku a pour but de capturer le moment présent, de formuler l’éphémère, l’évanescence des choses. Beaucoup d'arts japonais font référence à cette notion de l'évanescence: parmi eux la philosophie du wabi-sabi l'art de l'ikebena ou encore celui de l'arrangement de jardins japonais. 

Qui a inventé le haiku ?

Mais alors qui a créé le haiku ? La paternité de sa forme actuelle est attribuée au poète Bashō Mastuo (1644-1694).

Parmi les auteurs nippons les plus célèbres on retrouve Bashō Mastuo (1644-1694) mais également Yosa Buson (1716-1783), Kobayashi Issa (1763-1828), Masaoka Shiki (1866-1909) ou encore Taneda Santoka (1882-1939).

En France, les premières études sur le haïku ont été réalisées par Paul-Louis Couchoud. A l’époque il parlait de haikai dont la sonorité lui semblait plus douce. Il publie en 1905 le premier recueil de haïku français : « Au fil de l’eau » avec deux autres mais écrivains : André Faure et Albert Poncin.

Comment écrire un haiku ?

Dans sa forme classique, en Occident, il suit le format de 3 lignes ou 3 vers - court / long/ court : 5/7/5 syllabes, soit 17 syllabes en tout. Il existe différentes écoles de haïku qui sont les reflets de différentes tendances : le haïku zen, le haïku urbain ou encore le haïku engagé. Chacun pouvant ou non respecter la forme classique.

Pour écrire un haïku quelques conseils simples :

• Observer la nature
• Vous pouvez vous concentrez sur une saison
• Choisir une personne ou un objet précis
• S’inspirer de la lecture d’autres haïkus et aussi se concentrer sur une émotion vécue.

Une autre de ses caractéristiques réside dans le fait qu’il peut comporter un – ou un ~ qui a pour but de marquer un silence lors de la lecture ce qui permet de souligner la tension entre une ligne et le reste du texte pour présenter deux images juxtaposées. Il s'agit du 'kireji'.

Haiku qui parle de la nature : la règle du Kigo

Parmi les règles de style attenantes à l’écriture du haïku il y a la nécessité de comporter un kigo (mot de saison), il s’agit d’une référence à la nature ou un mot clé concernant l’un des cinq saisons – le nouvel-an est considéré comme une saison à part entière dans la poésie haiku. Cette notion est souvent présente dans le premier vers. Il peut s’agir de nommer expressément la saison ou bien des expressions évocatrices. Cerisiers en fleurs pour parler du printemps, ou d'autres fleurs, ou bien parler de certains animaux pour parler de certaines saisons.

 

Si il ne comporte ni notion de saison (le kigo) ni césure (le kireji) alors il s’agit d’un Moki. Il se nommera Senryū s’il a une dimension humoristique ou satirique ou bien s’il a pour objet les faiblesses humaines et non la nature.

Pourquoi écrire un haiku ?

Ecrire un haiku peut-être perçu comme un exercice d’écriture littéraire et poétique. Mais cela serait le réduire. Il est également l’expression d’un ressenti, d’un sentiment et d’une envie de le partager ou bien de le retranscrire par écrit rien que pour soi. C’est un moyen de s’offrir un lieu à soi.

Comment lire un haiku ?

Le haijin, parfois également appelés « haïdjin » ou « haïkiste », la personne écrivant le haïku traduit dans son poème : une émotion, un sentiment passager. Le lecteur doit le lire en une seule respiration et de préférence à voix haute. Aussi, il est conseillé de le lire deux fois afin d’en saisir tout le sens et la subtilité. Ainsi, c’est au lecteur de s’en faire sa propre interprétation. Le haïku ne doit pas décrire mais évoquer.

Petit conseil bien-être. Pour appréhender la lecture de haïkus comme pour s’offrir un moment pour soi vous pouvez prendre un temps, créer une ambiance réconfortante. Se servir une tasse de thé, se faire couler un bain, allumer un bâton d’encens.